J’ai été harcelée pour avoir discuté avec un garçon. Pour moi, c’était juste un ami, un jour il m’a proposé d’aller plus loin avec lui. J’ai refusé. Il l’a très mal pris et a commencé à me harceler.
Avoir foi en soi et en ses capacités et savoir faire confiance aux autres sont des prérequis nécessaires à l’intégration, tant sociale que professionnelle.
Du karaté éducatif
Bien plus qu’un sport de combat
Noémie Kornfeld, karatéka de haut niveau pendant 20 ans et éducatrice auprès d’adolescent-es, réfléchissait depuis plusieurs mois à mettre sur pied un atelier combinant sa passion, le karaté, et son expérience en tant qu’éducatrice.
Frédéric Favre, La Fontanelle vous a invité à animer un atelier à l’occasion de la réflexion menée au foyer garçons sur le thème de la masculinité et vous avez généreusement accepté. Les échanges – francs et intenses – ont été très appréciés par les participants.
Éducateur à La Fontanelle et chargé d’accompagner les garçons dans leurs apprentissages scolaires, Yan Cordelier a été très investi dans la réflexion sur la masculinité menée par l’institution.
Beaucoup d’hommes sont projetés au rang d’apprenants, car le modèle traditionnel masculin est questionné par la société. La Fontanelle a choisi d’ouvrir le dialogue sur le sujet avec les adolescents accueillis à La Fontanelle, avec humilité et dans le respect des points de vue.
C’est spontanément que j’ai parlé du viol que j’avais subi. C’était spécial car j’avais évacué ce souvenir et fini par me persuader que cela n’était pas arrivé. Avant d’arriver à La Fontanelle, j’avais le cerveau embrouillé. J’étais toujours en colère et cachais tout derrière ma fureur. On aurait dit que je ne pouvais plus réfléchir. Je ne faisais presque pas la différence entre le bien et le mal...
Celia* a été confiée à La Fontanelle après qu’elle ait dénoncé avoir été abusée sexuellement. Comme le prescrit la loi, cette révélation a été annoncée aux autorités compétentes par l’unité pédopsychiatrique de l’hôpital où elle était à ce moment là. Un placement en milieu institutionnel protégé lui a ensuite été conseillé pour l’aider à se reconstruire suite à cet événement traumatique...
Alors que Clémence* avait douze ou treize ans, elle a été séduite par un homme d’une vingtaine d’années qui l’avait repérée à la sortie de l’école. Il lui a fourni toutes sortes de drogues que Clémence* devait payer en ayant des rapports sexuels avec lui. Cet homme faisait partie d’un groupe dont les membres étaient armés et prostituait d’autres filles mineures tout en se livrant à toutes sortes de trafics illicites. Cette relation a duré près de trois ans.
Elle nous dit ici pourquoi.
L’image qui me vient à l’évocation de la Fontanelle est celle d’un cocon, d’une bulle. Le mot qui m’apparait est sécurité ou rythme de vie. La prise en charge est plus globale, plus constructive que dans d’autres foyers.
Lorsque mon fils est parti au Maroc l’hiver dernier pour un mois, la décision de participer à ce séjour de rupture a été prise très rapidement, tant la rupture familiale et scolaire était importante.
De quelle façon ton placement a-t-il influencé le cours de ta vie ?
Le placement m’a permis de trouver la sécurité dont j’avais besoin à cette période. Mes parents n’arrivaient pas ou ne pouvaient pas m’en donner. Cela m’a permis d’avancer dans un cadre sécurisant. Mais, cela a aussi eu un impact négatif parfois au niveau professionnel. Je n’ai pas eu accès à certaines places.
Quelle image ou quel mot te vient à l’esprit à l’évocation de La Fontanelle ?
La famille. Dans le sens où à la Fontanelle ce ne sont pas que des éducs, c’est vraiment quelque chose de plus fort. Je me souviens des prénoms de chacun des éducateurs, alors que dans les autres foyers je ne m’en souviens pas. Je me souviens même de certains proverbes que mon référent me disait…
Quelle image ou quel mot te vient à l’esprit à l’évocation de La Fontanelle et de quelle façon ton placement a-t-il influencé le cours de ta vie ?
Quels souvenirs marquants gardes-tu et quel apprentissage La Fontanelle t'a apporté ?
Les camps bien sûr ! Des aventures hors normes où j’ai découvert et appris plein de choses. La solidarité et l’entraide. En camp, c’est dur et on doit pouvoir compter les unes sur les autres pour y arriver. On a besoin de se donner des coups de main pour avancer. Les moments de partages avec les autres filles sont gravés à jamais.
Qu’est-ce que le placement au foyer filles de la Fontanelle t’a apporté ?
Mon placement à La Fontanelle m’a fait grandir, j’ai appris à vivre en communauté ainsi que des valeurs comme le respect et la solidarité. Aujourd’hui, je me rends compte à quel point mon séjour en foyer m’a aidé à devenir ce que je suis...
Quelle image ou quel mot te vient à l’esprit à l’évocation de La Fontanelle et de quelle façon ton placement a-t-il influencé le cours de ta vie ?
Quelle image ou quel mot te vient à l’esprit à l’évocation de La Fontanelle ?
Aide ! Les éducateurs m’ont aidé à passer des étapes pas faciles pour moi. La Fontanelle, c’est comme une famille. On te met en confiance, on est là pour toi, on t’écoute, on te conseille, on t’aide à avancer.
Qu’attends-tu de ton placement et que changerais-tu si tu avais une baguette magique ?
De quelle façon ton placement a-t-il influencé le cours de ta vie ?
Ca m’a fait prendre de la conscience, j’ai développé de la discipline, appris à prendre soin de soi, à faire les choses « je peux le faire », le dialogue, l’échange, la capacité de cohabiter, la patience.
Quelle image ou quel mot te vient à l’esprit à l’évocation de La Fontanelle ?
Anne-Marie ! C’est la première personne que j’ai rencontrée et elle est super imposante ! La Fontanelle sans elle ne serait pas du tout pareil.
Quelle image ou quel mot te vient à l’esprit à l’évocation de La Fontanelle ?
Un mot c’est : Expérience ! Au début, on ne sait pas trop si ce qui nous attend sera bon ou mauvais. J’ai vraiment beaucoup découvert et appris à la Fontanelle. Pour ma part, l’expérience a été plutôt bonne.
Témoignages des jeunes
Confiné-e-s à La Fontanelle, les jeunes nous confient leurs ressentis, leurs impressions et leurs questionnements sur l'avenir.
Témoignages recueillis auprès de plusieurs jeunes filles
Quelle place occupe la nourriture chez les jeunes ? Ont-ils conscience des conséquences de ce qu’ils mangent sur leur état physique et mental ? Six étudiantes de l’École de commerce et de culture générale de Martigny ont accepté d’en discuter.
Le foyer organise un suivi très sérieux durant le placement
Que Julia* soit à La Fontanelle est un soulagement pour moi. C’était devenu vraiment très dur. Tant l’endroit que le cadre imposé aux filles m’ont plu à La Fontanelle. Ma fille est encore en pleine révolte, mais après 5 mois, je remarque déjà des changements chez elle, même si elle le nie. Je la trouve beaucoup plus épanouie.
Killian*, 16 ans, de Genève, depuis deux mois à La Fontanelle
Ici, il y a des hauts et des bas, mais en général, on s’entend tous bien. Si on fait quelque chose de travers, ça pénalise tout le monde. On essaie donc d’être solidaire « Un pour tous, tous pour un ».
Depuis 7 mois à La Fontanelle, Léna*, 17 ans, de Neuchâtel, raconte:
Vivre entourée de filles me faisait peur. Je redoutais les conflits. Au début, j’évitais de créer des liens. Je voulais régler mes problèmes dans mon coin. Mais d’être ensemble 24 heures sur 24 m’a empêché de faire cela. Les filles m’ont aidée à sortir de ma grosse carapace.
Ici, on est jamais seule, constate Anaïs*, de Fribourg, 17 ans et depuis un an à La Fontanelle
Vivre en communauté était difficile au début. Faire à manger pour dix, mais aussi réfléchir pour dix!
On apprend beaucoup pour notre avenir professionnel et social
Je crois avoir trouvé assez facilement ma place ici. J’aime l’idée de faire des travaux manuels, qui plus est en groupe. Ça nous permet de discuter, tout en bossant.
Anne*, maman de Mila*, de Fribourg
Lorsque ma fille était en hôpital psychiatrique, j’avais peur à l’idée qu’elle soit entourée de personnes avec les mêmes problèmes qu’elle. Avec La Fontanelle, je n’ai pas ressenti cette crainte.
Zoé*, 16 ans, de Lausanne, depuis 7 mois à La Fontanelle
Je pense que le fait de ne pas avoir droit à notre téléphone favorise les relations humaines. On crée de vraies relations sociales.
On fait énormément d’activités en groupe, et selon le comportement de certaines personnes, toute la dynamique peut être ralentie. Cette vie en communauté, cette collectivité, ne veut pas dire que l’on s’oublie soi-même.
De la structure hospitalière à l'institution éducative, trajectoire.
Céline, 17 ans, a passé six mois à la Chrysalide, l’unité pédopsychiatrique de l’hôpital de Marsens (Fribourg), avant d’arriver à La Fontanelle, il y a une année et quelques jours. Elle a accepté d’évoquer son parcours dans chacune des structures et son passage de l’une à l’autre.
Interview paru partiellement dans l'Echo de juin 2015
Vanessa a séjourné à La Fontanelle de mars 2010 à mai 2011. Elle revient sur cette expérience :
Je vis à Fribourg avec mon père et je suis en 2ème année d’apprentissage CFC d’employée de commerce. Mon copain est électricien de réseau, en formation de 2ème année d’apprentissage
Interview paru partiellement dans l'Echo de décembre 2014
Jonathan a séjourné à La Fontanelle d’avril 2008 à août 2009. Il a participé aux différents camps de la structure, fait ses trois phases du programme au foyer et avec Ludovic Vayssière, son éducateur référent à l'époque, il revient sur cette étape importante de sa vie.