Leurs comportements, violents, insolents ou apathiques masquent à maintes reprises Quand la carapace tombe, combien de fois avons-nous entendu « marre de tous ces efforts à fournir pour devenir adulte, ras le bol de tous ces choix à faire qui me tombent d’un coup dessus, pas envie de toutes ces responsabilités, quand je résiste, quand j’agresse, je fais au moins quelque chose qui me donne la sensation de maitriser et qui me fait oublier qu’il n’y a pas d’espoir, j’ai le sentiment d’être maitre du monde ».

Moins bruyant, le découragement peut passer inaperçu. Mais il est comme un torrent qui, par mauvais temps, se met à déborder et à charrier de la boue, dévastatrice pour soi et pour l’entourage. Que faire pour les aider à le surmonter ? Nos efforts incessants pour les encourager, les renforcer, les inciter à oser ne suffisent souvent pas et nous nous efforçons d’employer des actions éducatives plus subtiles. Parfois hélas, leur désarroi est contagieux et face à certaines histoires, nous courons le risque d’être pris dans les filets du sentiment d’impuissance. Nous devons sans cesse être attentif·ve·s à cet état émotionnel, l’accepter pour construire, redonner du sens à notre action, nous positionner dans l’espérance si l’on veut pouvoir être une ressource face à leur désespérance.

Cette année de pandémie a exigé de toute l’équipe d’énormes efforts pour gérer les émotions des jeunes et continuer à proposer des activités qui mobilisent. Je tiens à leur dire ici ma reconnaissance d’avoir si bien tenu le cap et d’avoir su s’adapter aux exigences de la situation, dont on ne voit malheureusement pas encore la fin. Désormais, il ne s’agit plus uniquement d’être vigilant·e·s pour le port du masque et la désinfection des mains, mais de prêter attention à la sensation de découragement afin d’être aptes à poursuivre notre mission.

 

Message extrait du rapport d’activité 2020

André Burgdorfer, directeur

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