Les témoignages avaient mis en évidence leur besoin de prendre du recul avec les jeux de séduction ainsi que la nécessité de mieux se positionner dans leur corps et leurs envies de femme, une démarche facilitée dans un foyer exclusivement féminin. Il en est aussi ressorti que la non-mixité avait favorisé l’émergence de souffrances cachées, liées à des violences ou des abus sexuels, malheureusement encore trop fréquents.
Récemment, dans le prolongement des revendications féministes, différents hashtags publiés sur les réseaux sociaux et dans les médias ont mis en lumière la souffrance des femmes nombreuses à être victimes de harcèlement et d’abus de pouvoir. Ces histoires pointent du doigt des hommes abuseurs, prédateurs, dominants. À y regarder de plus près, l’homme viril, affirmant sa puissance, contrôlant ses émotions, exprimant sa vigueur sexuelle, fanfaronnant sur ses conquêtes, etc. est le modèle le plus largement diffusé, que ce soit dans la littérature, la publicité ou le divertissement. L’inconscient collectif a fini par intégrer le paradigme du mâle dominant hégémonique.
Or beaucoup de femmes réclament d’être libérées de cette domination et demandent à ce que leurs droits soient respectés, un besoin compris par de plus en plus d’hommes. Mais comment le genre masculin peut-il s’adapter ou se construire autrement ? Doit-il payer le prix des agissements discriminants des générations précédentes ? Quels jalons mettre pour le guider vers une posture qui lui permette d’être plus respectueux de toutes et tous ? Le genre féminin a-t-il un rôle à jouer pour accompagner ces changements ? Autant de questions que La Fontanelle a choisi de ne plus passer sous silence. Les garçons accueillis dans nos programmes manquent en effet de repères alors que les difficultés dans lesquelles ils se trouvent nécessitent justement un cadre stable pour en sortir. Nous avons proposé d’en débattre avec l’aide de personnes aux expertises variées. Cette réflexion a bien été appréhendée par les jeunes, qui se sont ouverts à des échanges intimes et sincères. Nous vous offrons un condensé de nos explorations dans cette édition de l’Écho. Elles seront enrichies par une conférence à laquelle vous êtes toutes et tous conviés le 6 octobre. Bonne lecture et au plaisir de vous retrouver à notre rencontre annuelle.
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